Santé mentale au travail : les managers ont un impact plus important que les médecins, les thérapeutes ou même les conjoints

10 octobre 2023

Votre manager vous stresse-t-il ou a-t-il un impact positif sur votre santé mentale ? C’est la question posée par le Workforce Institute de UKG, l’éditeur de solutions RH et de gestion des temps et des effectifs, dans un sondage auquel ont répondu 3 400 personnes dans 10 pays (dont la France), et qui met en lumière le rôle essentiel joué par notre environnement de travail, notre leadership et, surtout, nos managers, dans le soutien à la santé mentale des collaborateurs.

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Le rapport intitulé Mental Health at Work: Managers and Money indique qu’à l’échelle mondiale :

  • Les managers ont un impact plus important sur la santé mental (pour 69 % des sondés), que les médecins (51 %) ou les thérapeutes (41 %) – leur impact est aussi grande que celle des conjoints ou des partenaires (69 %) ;
  • Plus de 80 % des collaborateurs interrogés préfèrent une bonne santé mentale à un poste à plus hauts revenus, et les deux-tiers se diraient prêts à accepter une baisse de salaire pour un emploi qui préserve mieux leur bien-être ;
  • Dans 71 % des cas, le stress au travail à des répercussions négatives sur la vie de famille des personnes sondées, leur bien-être (64 %) et leurs relations aux autres (62 %).
  • A noter que les Français interrogés privilégient encore plus leur santé mentale (86 %) qu’un emploi mieux rémunéré et 57 % seraient prêts à accepter une baisse de salaire si cela leur permettait de mieux préserver leur bien-être.

(...)« Dans la vie, tout n’est pas toujours rose, et lorsque les dirigeants évoquent leurs propres difficultés, ils reconnaissent que les collaborateurs ne sont pas seuls, et qu’il est normal de ne pas se sentir bien parfois. Un leadership authentique et vulnérable est la clé pour créer un sentiment d’appartenance au travail, et, à son tour, la clé pour résoudre la crise de la santé mentale au travail. »

Les collaborateurs sont fatigués, stressés et veulent que les dirigeants en fassent plus

Après une journée de travail typique, près de la moitié des personnes interrogées (43 % dans le monde / 50 % en France) se disent « souvent » ou « toujours » épuisés. Pour 78 % d’entre eux (74 % en France) le stress a un impact négatif sur leurs performances professionnelles. Pour les collaborateurs français, ce stress se répercute sur la vie personnelle (72 %), le bien-être (65 %) et les relations avec les autres (64 %).

À l’échelle mondiale, parmi les personnes qui déclarent avoir une santé mentale « mauvaise » ou « très mauvaise », environ un quart (28 %) disent ne pas avoir d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée, contre seulement 4 % des personnes ayant une « bonne » ou « excellente » santé mentale.

Au niveau mondial, un collaborateur sur trois affirme que son manager ne reconnaît pas l’impact qu’il a sur le bien-être de son équipe ; huit sur dix souhaiteraient que leur entreprise et leur manager fassent davantage pour soutenir la santé mentale au travail.

« L’anxiété chronique qui résulte de la gestion d’une crise mondiale après l’autre est épuisante pour les collaborateurs », a déclaré le Dr Jarik Conrad, directeur exécutif du Workforce Institute de UKG. « Être débordé consomme de l’énergie humaine et a un impact sur la rétention, la performance, l’innovation et la culture. Les employeurs peuvent être le point d’ancrage de la stabilité pour leurs collaborateurs en leur donnant le soutien et les ressources dont ils ont besoin — et pas seulement ce que nous pensons qu’ils ont besoin. »

Presque la moitié des salariés français (42 %) se disent « souvent » ou « toujours » stressés par leur travail, et pourtant 39 % disent ne parler que « rarement » voire « jamais » de leur charge de travail avec leur supérieur. Mais les recherches montrent au niveau mondial que les managers et les dirigeants portent en grande partie les mêmes charges que leurs collaborateurs, si ce n’est davantage. D’après le sondage, les managers sont plus souvent stressés que les membres de leur équipe et les cadres supérieurs (42 % contre 40 % et 35 %, respectivement), et 25 % d’entre eux disent se sentir « souvent » ou « toujours » épuisés.

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